Le Nouvel Observateur (6 décembre 2007) publie des extraits du livre de Ségolène Royal. L'un d'entre eux relate une visite de Michel Rocard au QG de la candidate. L'ancien Premier ministre lui aurait alors dit : "«Oui, reprend-il, tu n'y arriveras pas. Je suis le meilleur candidat. Il faut que tu te désistes en ma faveur.» Il sort alors d'un classeur une liasse de sondages surlignés au feutre. Je comprends que l'acte de destitution est prêt. Michel me dit : «Tu vois, j'ai les sondages. Depuis des années, j'ai les sondages. C'est moi le plus populaire dans la durée. Tu dois te retirer.»"
Cette anecdote illustre à quel point Michel Rocard n'a pas encore fait le deuil de ses ambitions présidentielles. Surtout, il montre comment une mauvaise interprétation des chiffres peut conduire à des erreurs stratégiques. En l'occurence, Michel Rocard reste certes très populaire, et a longtemps bénéficié de cote de satisfaction enviable, mais cette longévité sondagière ne lui donnait pas une légitimité suffisante pour incarner la candidature du PS