Décollage poussif
Dans un article intitulé "Coincé entre Sarkozy et Le Pen, Villiers s'enlise", Libération (jeudi 22 juin 2006) nous rappelle que "Depuis l'annonce de sa candidature à la présidentielle en septembre 2005, le leader du Mouvement pour la France (MPF) peine à décoller dans les sondages. Selon une dernière étude publiée par Marianne et réalisée par le CSA (1), le président du conseil général de Vendée ne recueille que 3 % des intentions de vote. Son petit capital électoral tourne autour d'un noyau dur de 4 %." Le politologue Dominique Reynié explique cet état de fait ainsi "« Chronologiquement, il arrive le dernier. Bien après Le Pen et Sarkozy, qui lui-même a emboîté le pas au président du FN en 2002»". L'explication vaut dans ce cas particlier mais n'a pas valeur universelle. Ségolène Royal, par exemple, a connu une ascension rapide dans les sondages, en partie car elle est arrivée chronologiquement la dernière et incarne une forme de renouvellement du PS.
Le Président du MPF relativise les scores obtenus dans les sondages : "«Depuis l'annonce de ma candidature, le noyau dur d'électeurs prêts à voter pour moi n'a cessé de progresser. Et seuls 16 % des Français savent que je suis officiellement candidat.» «Les gens se déclarent pour les grandes têtes d'affiche mais, dès que la campagne sera lancée, ils compareront les offres politiques de chacun.» Le président du MPF espère alors piquer deux ou trois points à Nicolas Sarkozy et au moins un point à Jean-Marie Le Pen." Il est vrai de rappeler que les intentions de vote à 10 mois du scrutin sont encore très précaires et que l'entrée en campagne électorale changera sans doute la donne. On peut ainsi envisager une érosion des scores très élevée de Ségolène Royal et de Nicolas Sarkozy. Mais est-ce que cela sera suffisant pour faire mécaniquement progresser Philippe de Villiers ?