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Publié le par SurveySay

Canard.jpgLe Canard Enchaîné (mercredi 7 novembre 2007)  écrit en page 2 une brève intitulé "Nos amis les sondeurs", dans laquelle il rapporte que Nicolas Sarkozy  cherche à s'appuyer sur l'opinion, telle que mesurée par les sondages, pour faire face aux grèves annoncées en réaction à la réforme des régimes spéciaux : "pour faire plier les grévistes, il compte sur les enquêtes d'opinion que les conseillers de l'Elysée commandent ou encouragent leur amis sondeurs à réaliser." Dans une démocratie moderne, le rapport de force est médiatisé. Au nombre de manifestants ou de grévistes, l'exécutif cherche ainsi à opposer le nombre de la "majorité silencieuse", que seuls les sondages arrivent à faire parler. Il est naturel que les sondeurs cherchent à recueillir l'opinion. En revanche, les commandes ou pressions amicales du pouvoir pour susciter, voire orienter les sondages, ne sont pas acceptables et constituent de la manipulation. Rappelons à cet égard que la Commission des sondages ne contrôle que les sondages comprenant des intentions de vote et ne vérifie jamais l'acheteur du sondage mais exige seulement le nom de l'organisme qui le publie.

Le Canard Enchainé sous-entend ainsi l'existence d'une connivence forte entre pouvoir, presse et instituts de sondages : "Vite une enquête aux petits oignons pour les quotidiens de vendredi !"  Vendredi  c'est le jour de publication dans Le Figaro  du Politoscope  d'Opinion Way. La cible du Canard Enchaîné est transparente, mais le procédé, à savoir l'accusation par allusion, est douteux :  soit le  journal satyrique dispose de preuve d'une collusion et la publie à l'appui de ses propos, soit il n'en a pas et il ne s'abaisse pas à ce genre de rumeurs. 

Publié dans Usages des sondages

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T
Tu crois peut-être que quand Pierre Bourdieu faisait de la sociologie, ou quand P. Lehingue fait de la science politique, c'est-à-dire dans les deux cas de la science, ils sont incapables de mettre de côté leurs sensibilités politiques pour produire des travaux véritablement scientifiques? Quel mépris pour les sciences humaines, et quelle méprise sur le supposé apolitisme des sciences dites "dures"! Pour revenir à P. Bourdieu, je voudrais que: <br /> 1) tu me prouves que tu as lu les textes mentionnés<br /> 2) que tu me donnes ne serait-ce qu'une référence bibliographique qui apporte des réponses satisfaisantes aux trois critiques adressées par P. Bourdieu aux sondages en général dans son article de 1973, "L'opinion publique n'existe pas". <br /> Pour terminer sur ce vaste sujet, c'est une erreur de croire que sur les sondages, il n'y a pas des scientifiques "de droite" qui produisent des travaux sur cette question. Mais encore une fois, je suis curieux de lire ton explication sur la qualité des travaux de P. Bourdieu ou de P. Lehingue: as-tu au moins lu le livre de ce dernier? <br /> Certes le Canard Enchaîné fait des erreurs, mais c'est un des rares organes de presse qui le signale à ses lecteurs. IL est rare que les contre-vérités qu'on peut entendre à la radio ou voir à la TV soient signalées aux auditeurs ou aux téléspectateurs...
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A
Les références données par Thomas sont très orientées à gauche (Bourdieu, Lehingue...). Cela explique sans doute sa propension à voir le complot médiatico-politico-sondagier à l'oeuvre partout. Point de naïveté, mais pas de paranoïa non plus. Quant aux erreurs du Canard Enchaîné, la liste est longue. Et lui-même les confesse chaque semaine dans la rubrique "Pan sur le bec !" Faut pas croire ce que disent les journaux !
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T
quelques références, de tête, et dans des styles très différents: <br /> Pierre Bourdieu, "Remarques à propos de la valeur scientifique et des effets politiques des sondages d'opinion", in Pouvoirs, n°33, 1985, "Les sondages"; Patrick Lehingue (professeur de science politique), Subunda. Coups de sonde dans l'océan des sondages, éd. du Croquant, Bellecombe-en-Bauges, 2007; Jean-Marc Lech (co-fondateur d'Ipsos), Sondages privés. Les secrets de l'opinion, Stock, Paris, 2001; l'indispensable livre de Hélène-Yvonne Meynaud et Denis Duclos, Les sondages d'opinion, La Découverte, Paris, 2007: un petit livre mais qui fait le maximum.
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T
Deux précisions; D'abord, nous ne sommes pas en période électorale et le(s) sondage(s) au(x)quel(s) Le Canard fait référence sont des sondages d'opinion. La Commision des sondages n'a aucune compétence juridique pour "contrôler" la qualité de ces sondages, leurs conditions de publication, les commentaires, etc. Quand bien même elle aurait compétence, je doute fortement que cela change quelque chose: regardez ce qui se passe à chaque élection (présidentielle) depuis que cette Commision a été créée en 1977: quelle efficacité...<br /> Second point: pour ma part je ne m'abaisserais pas à douter des infos du Canard... Sérieusement, je ne les ai pas sous la main, mais je peux vous citer plusieurs références bibliographiques et plein de citations sur ce que vous appelez la "connivence" entre les sondeurs et le pouvoir politique. Une fois pour toutes, les "instituts" de sondages sont des entreprises, et les professionnels de la politique qui font appel à leurs services sont des clients de ces entreprises, même si je vous accorde qu'ils ne sont pas que ça non plus. Mais il reste qu'il faut être très naïf pour croire que ces entreprises sont parfaitement indépendantes des desiderata de leurs clients politiques. Enfin! Il est temps de se réveiller!
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B
toujours les fameux sondages ? encore ezt encore
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