Sondages contradictoires 3
Le Monde publie un article intitulé "Pourquoi deux sondages faits le même jour donnent-ils des intentions de vote contradictoires ?" (jeudi 19 octobre 2006). Ces deux sondages - Ifop pour Paris Match et TNS pour Le Figaro-RTL-LCI - ont été réalisés les 12 et 13 octobre 2006 par téléphone. Au second tour de l'élection présidentielle, selon le premier sondage, Nicolas Sarkozy l'emporterait face à Ségolène Royal (53% contre 47 %), mais serait battu selon la seconde enquête (51% contre 49%).
Les méthodes de recueil de données sont identiques : "Echantillon de 1000 personnes représentatif de l'ensemble de la population âgée de 18 ans et plus, interrogées par téléphone. Méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de ménage PCS) et stratification par région et catégorie d'agglomération". L'éloignement du scrutin joue sans doute. Mais surtout ce sont la nature même des hypothèses de second tour qui rendent les résultats aléatoires "L'enseignement est surtout que les enquêtes sur les intentions de vote au second tour sont beaucoup plus fragiles que celles pour le premier tour", estime Frédéric Dabi de l'Ifop. "Pour le premier tour, on met les gens dans une situation de vote plus réaliste, de façon empirique, avec une liste de candidats. Au second tour, il manque au sondé une donnée de base qu'il possède le jour du vote réel : les résultats du premier tour." Pourtant, cette incertitude est la même pour les personnes interrogées par l'Ifop et celles sondées par la Sofres. L'argument est donc plus que fragile, mais rappelle que les sondages ne sont pas une science exacte. Loin s'en faut.